Numéro actuel

Nova et Vetera, n. 98, 4 / 2023

 

La « sainteté » selon Thomas d’Aquin

Gilles Emery OP

Que signifie la sainteté pour Thomas d’Aquin ? Cette étude propose une esquisse de réponse fondée sur le vocabulaire de la sainteté (“sanctus”, “sanctitas”). Une première partie présente la sainteté telle qu’elle qualifie Dieu saisi selon l’unité de son essence et selon la distinction des personnes, puis selon que l’adjectif “saint” fait partie du nom personnel “Esprit Saint”. La seconde partie expose les aspects les plus saillants de la notion de sainteté créée : les sens des mots “saint” et “sainteté”, les principaux éléments constituant la notion de sainteté dans le contexte des créatures, les “sancti” et les “sancta”, puis les aspects fondamentaux de la vie sainte ainsi que l’ecclésialité et la dimension eschatologique de la sainteté.

 

La relation justice – charité et spécialement justice – miséricorde

Benoît-Dominique de La Soujeole OP

Les deux vertus de justice et de charité semblent être faites pour s’opposer frontalement. Tel employeur n’accordera que le strict salaire légal et il fera figure de peu généreux ; tel autre accordera plus que le montant légal, mais on lui reprochera ses largesses qui peuvent fragiliser l’entreprise et donc les autres employés.
Mais là où l’opposition semble la plus irréductible est quand devant un délit, la justice demande la punition et la charité plaide pour la miséricorde du pardon.
Or la sagesse chrétienne, situant précisément chaque vertu, les unifie. Cette étude se propose de le montrer.

 

La présence agissante de la volonté divine dans l’homme

Michel Mahé

En tant que volonté, Dieu est présent en tout étant, qu’il oriente de l’intérieur vers sa fin propre. Étant parmi les autres, l’homme dispose, par nature, d’un libre arbitre, qui fait qu’il n’est pas déterminé à agir de telle ou telle façon. La volonté divine compose avec son libre arbitre. Toutefois, l’homme ne s’oriente vers sa fin propre, son accomplissement, que s’il se subordonne à la volonté divine agissant intérieurement, par la médiation de la loi naturelle. Néanmoins cette subordination, dans les limites de la condition humaine actuelle, ne conduit pas l’homme à sa fin, et le confronte parfois à des difficultés. Cette situation peut entraîner diverses souffrances que l’homme ne peut supprimer par lui-même.

 

Travailler à la paix dans une « société liquide »

Dom Samuel OCSO

Cet article reproduit la conférence que Dom Samuel Lauras, OCSO, abbé du monastère cistercien-trappiste de Nový Dvůr en République tchèque, a donnée le 22 septembre 2023 à l’abbaye bénédictine de Pannonhalma en Hongrie, à l’occasion du Symposium œcuménique sur la paix "Poursuis la paix, recherche-la" (Ps 34,15). Le Patriarche Bartholomée Ier de Constantinople et le cardinal Antoine Kambanda, archevêque de Kigali au Rwanda, participaient à ce symposium. Le style oral de la conférence a été conservé.

 

L’expérience de Dieu, une réponse aux ténèbres contemporaines. Essai de requalification de la ténèbre et du ressenti

Rémi-Michel Marin-Lamellet OP

L’auteur propose de lire à nouveaux frais les Pères au sujet de l’expérience chrétienne. Il souhaite montrer qu’elle est la juste réponse aux ténèbres contemporaines des nouvelles générations sécularisées, avides d’expérience de transcendance. Une requalification du contexte (la ténèbre) et des attentes (le ressenti) permet de se mettre à l’écoute de leurs questions et de déceler les prémices de la vertu de religion telle que la définit saint Thomas.

 


 

NOTES ET LECTURES

Bibliographie

Édith PARMENTIER, Le roi Hérode, de la légende à l’histoire – Françoise SCHWAB, Pierre-Alban GUTKIN-GUINFOLLEAU, Jean-François REY (dir.), Vladimir Jankélévitch – Christoph RIEDWEG, Pythagore, sa vie, son enseignement, sa postérité – Daniel SIBONY, Shakespeare, Questions d’amour et de pouvoir – Paul VALÉRY, Cours de poétique, I : Le corps et l’esprit (1937-1940) ; II : Le langage, la société, l’histoire (1940-1945).