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Nova et Vetera 100, 3/2025

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Articles

La réforme dans l'histoire de l'Église: une exigence de grâce

David Gilbert (Institut catholique de Paris)

En parcourant trois moments réformateurs de l’histoire de l’Église – la « réforme grégorienne » aux XIe et XIIe siècles, la « réforme de l’Église dans la tête et dans les membres » aux XIVe et XVe siècles, les Réformes catholiques et protestantes aux XVIe et XVIIe siècles –, l’article propose une réinterprétation théologale de la notion de réforme. Réformer l’Église, ce n’est pas changer, modifier ou améliorer les structures selon un modèle de type politique : c’est reformer ce qui a été déformé par le péché. De ce fait, la véritable forme de l’Église, dans l’ambivalence de sa condition historique, c’est la grâce divine.

Les signes des temps et l'eschatologie

François Daguet OP

Le thème des signes des temps a connu au XXe siècle une assez grande fortune, au point qu’il est présent dans la constitution Gaudium et spes de Vatican II et dans de nombreux textes pontificaux. Pourtant, il a fait l’objet de critiques sérieuses et semble abandonné aujourd’hui. À partir de sa genèse et des analyses critiques dont il a fait l’objet, la présente étude s’interroge sur son rapport aux discours eschatologiques des Évangiles et sur sa validité comme lieu théologique susceptible d’éclairer la connaissance de la Révélation.

Le rejet de la nature humaine. Éclairages thomistes

François-Xavier Putallaz

Il n’est pas requis d’avoir lu la Critique de la raison pure pour trier ses déchets, car chacun sait intuitivement ce qui est naturel. La « nature » constitue en effet l’une de ces notions premières équipant tout esprit humain : à ce haut niveau d’intuition, certaine mais obscure, la nature comporte une pluralité de sens. C’est la tâche de la raison de désenvelopper ces sens, mais de n’en perdre aucun à mesure qu’elle les explicite. En se focalisant sur l’un seulement de ces sens au détriment des autres, plusieurs philosophes ont réduit ce terme analogue à une étroite univocité. Lorsque Kant définit la nature comme n’étant «  en soi qu’un ensemble de phénomènes » soumis à la plus stricte nécessité, il enlève tout fondement naturel à la liberté, et consacre l’opposition entre « nature » et « liberté ». Défendre la liberté humaine impliquera dès lors de rejeter la nature hors de l’humanité. Le thomisme n’aurait-il pas ici pour mission de faire vibrer toutes les harmoniques de la notion de « nature » que chaque homme peut naturellement entendre ?

Anthropologie de l’embryon humain et sa dignité de personne dans les discussions sur l’animation

Stéphane-Marie Barbellion CSJ

Au sein de l’Église catholique, deux grands courants constitués de Pères de l’Église, de docteurs ou de philosophes contemporains attribuent la dignité de personne à l’embryon humain. Mais pour les uns, l’âme est présente dès le début (animation immédiate) et pour les autres, après un certain temps (animation médiate). Cet article cherche une réponse à la question : faut-il choisir une interprétation plutôt qu’une autre ?

Les prédications du père Sertillanges contre la paix blanche de Benoît XV

Jean-Thomas de Beauregard OP

En 1917, le dominicain A.-M. Sertillanges, prédicateur fameux et professeur de philosophie morale, auteur à succès, prêche en l’église de La Madeleine contre la proposition de paix blanche du pape Benoît XV. Son discours suscite des réactions enthousiastes de la part du personnel politique français et de nombreux ecclésiastiques, mais nourrit l’hostilité du nonce qui obtient sa sanction quelques temps plus tard. À travers cet épisode de la vie du père Sertillanges, bien des enjeux d’histoire politique et religieuse se trouvent éclairés : la position délicate du pape Benoît XV dans la Grande Guerre, la perception de cette politique en France dans les milieux politiques et ecclésiaux, les logiques d’influence entre pouvoir politique et religieux dans un contexte de séparation entre l’Église et l’État, le dilemme entre l’impératif patriotique et l’obéissance filiale au pape, la doctrine de la guerre juste et sa pertinence dans le monde contemporain.

Notes et lectures

Bibliographie

Jonathan Cournillon, Le Partage. Jésus, les premiers chrétiens et l’argent – Chantal Delsol, Insurrection des particularités – Olivier-Thomas Venard, Il nous reste la foi – Albert Schweitzer, Propos sur le Nouveau Testament – Pedro Valinho Gomes, Sola traditio, une théologie du témoignage – Marie Gautheron, Désert, déserts. Du Moyen Âge au XXIe siècle – Maître Eckhart, Commentaire de l’Évangile de Jean – Claire Reggio, Nicée, 1700 ans d’histoire – Dominique Briquel, Les rois d’Israël, Saül, David, Salomon. Essai comparatif – Virginie Troussier, Les Alpes, ces lames dans notre ciel.

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